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La devanture au XIXe siècle

La devanture de boutique ou de magasin

“Quoique le mot devanture puisse, comme le mot devant, s’appliquer à la face antérieure de nombreux ouvrages de bâtiment, on l’emploie surtout pour désigner la clôture en menuiserie ou en serrurerie, garnie de vitres ou de glaces, qui fait saillie au-devant d’une boutique ou qui se trouve, mais plus rarement, comprise entre les feuillures d’une baie. Les devantures comprennent toujours le rez-de-chaussée, au bas duquel s’ouvre un châssis éclairant quand il y a lieu le sous-sol et parfois l’étage d’entresol elles se composent d’un soubassement plein, d’une partie largement à jour au-dessus et d’un entablement qui couronne la devanture et dont la frise reçoit les noms des négociants et la désignation de leur commerce.

Les parties vitrées des devantures de boutique étaient autrefois protégées la nuit par des volets séparés ou se repliant à charnière les uns sur les autres, et renfermés le jour dans des caissons disposés sur les côtés de la devanture mais aujourd’hui on remplace fréquemment les volets par des plaques de tôle descendant ou remontant les unes sur les autres ou par un système de fermeture en tôle cannelée pouvant s’enrouler à la partie supérieure, et les caissons, très réduits de largeur dans ce cas, ne servent plus qu’à loger le mécanisme permettant de mettre en mouvement la fermeture de la devanture. Une législation spéciale fixe le mode de construction des devantures de boutique et la plus grande saillie et la plus grande hauteur qu’elles peuvent avoir, ainsi que les droits à payer pour leur établissement ou leur réparation totale ou partielle.”

Charles Lucas.

José Corti
photo credit: @rgs

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Source BNF – Gallica

Une pharmacie sous la Monarchie de Juillet

La devanture de M. Homais et ses réclames

Gustave Flaubert - né à Rouen le 12 décembre 1821[1] et mort à Canteleu, au hameau de Croisset, le 8 mai 1880

Gustave Flaubert - 1821 - 1880

Autre texte célèbre de la littérature française, Madame Bovary de Gustave Flaubert présente un certain nombre de textes décrivant quelques commerces.

Le plus fameux d’entre eux est celui qui présente la devanture de la pharmacie de M. Homais à Yonville l’Abbaye au début de la seconde partie du roman.

“Mais ce qui attire le plus les yeux, c’est, en face de l’auberge du Lion d’or, la pharmacie de M. Homais ! Le soir, principalement, quand son quinquet est allumé et que les bocaux rouges et verts qui embellissent sa devanture allongent au loin, sur le sol, leurs deux clartés de couleur ; alors, à travers elles, comme dans des feux du Bengale, s’entrevoit l’ombre du pharmacien, accoudé sur son pupitre. Sa maison, du haut en bas, est placardée d’inscriptions écrites en anglaise, en ronde, en moulée : « Eaux de Vichy, de Seltz et de Barèges, robs dépuratifs, médecine Raspail, racahout des Arabes, pastilles Darcet, pâte Regnault, bandages ; bains, chocolats de santé, etc. » Et l’enseigne, qui tient toute la largeur de la boutique, porte en lettres d’or : Homais, pharmacien. Puis, au fond de la boutique, derrière les grandes balances scellées sur le comptoir, le mot laboratoire se déroule au-dessus d’une porte vitrée qui, à moitié de sa hauteur, répète encore une fois Homais, en lettres d’or, sur un fond noir.”

Gustave Flaubert. Madame Bovary. Source : www.inlibroveritas.net