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L’exposition universelle de Paris 1889

Première partie : le choix du lieu de l’exposition universelle de Paris 1889

Six ans se seront bientôt écoulés depuis que l’Exposition universelle internationale de 1889 a fermé ses portes. Cependant les mémorables assises du Centenaire de la Révolution française semblent dater d’hier. Le souvenir en est resté aussi vivace, L’admiration aussi ardente.

Projet exposition universelle de 1889 à Paris

Projet exposition universelle de 1889 à Paris

C’est qu’il eut été impossible de rêver un cadre plus merveilleux, une organisation plus habile, un succès plus éclatant.

Parmi les hommes éminents, parmi les patriotes qui ont ainsi ajouté une page glorieuse à l’histoire du pays, l’illustre Alphand se détache au premier plan.

Directeur des travaux de Paris, il avait consacré tout son génie à l’embellissement et à l’assainissement de la capitale, devenue sous sa main puissante la plus jolie ville du monde. Sa réputation d’ingénieur et d’administrateur était indiscutée par delà les frontières comme en France.

La Direction générale des travaux de l’Exposition, en donnant une consécration définitive à ses talents, l’a fait entrer dans l’immortalité.

Autre projet pour l'exposition universelle de 1889

Autre projet pour l’exposition universelle de 1889

Dès 1889, Alphand avait commencé une monographie de son oeuvre du Centenaire. Mais la maladie vint le surprendre et le terrasser à l’heure même où il pouvait compter sur quelques loisirs pour achever cette monographie.

M. Jules Roche, alors Ministre du Commerce, de l’Industrie et des Colonies, désireux de rendre un suprême hommage au grand citoyen disparu, décida la continuation de l’ouvrage entrepris par ses soins et demanda au Rapporteur général de l’Exposition d’assumer cette tâche. Il y avait là un

devoir pieux à remplir; toute hésitation de ma part eût été impardonnable. Mon rôle, fort modeste, a été de recueillir les notes et les dessins préparés par les collaborateurs d’Alphand et réunis par son adjoint dévoué, M. Délions, puis de les compléter et d’en assurer la publication. J’y ai pourvu avec le concours intelligent et assidu de 31. Eugène Hénard, architecte diplômé par le Gouvernement.

Bien que les travaux proprement dits constituent le fond même de ce livre et de l’album auquel il sert de commentaire, une place a été néanmoins réservée aux installations, qui relevaient de M. Georges Berger, Directeur général de l’exploitation, et notamment aux installations mécaniques.

Sauf de légères retouches et une mise au point, le texte n’est autre que celui des rapports fournis par les ingénieurs et architectes.

Malgré les soins de M. Hénard et les miens, la publication n’est sans doute pas ce que l’eût faite l’auteur des magnifiques palais du Champ de Mars. Elle donnera, du moins, des renseignements utiles pour l’avenir ; elle sera aussi un monument élevé à la mémoire de celui qui a jeté tant de
lustre sur la patrie française.

Autre projet pour l'exposition universelle de Paris 1889

Autre projet pour l’exposition universelle de Paris 1889

PÉRIODE D’ORGANISATION

CHAPITRE PREMIER

PRÉLIMINAIRES DE L’EXPOSITION

L — Considérations générales

L appartenait au Gouvernement de la République Française de célébrer d’une façon grandiose le Centenaire de 1789, et de proportionner l’éclat des fêtes à la gloire des souvenirs qu’elles devaient évoquer.
L’organisation d’une Exposition universelle se présentait en première ligne comme la solennité la plus capable de s imposer à l’attention de tous et de servir d’appui aux autres fêtes ayant un caractère politique. C’était le moyen le plus efficace d appeler toutes les nations du monde à se réunir dans un esprit de concorde, de tolérance mutuelle et de sympathie réciproque; Par les soins de ce dernier, les points les plus importants du programme avaient été déterminés et n’attendaient plus que
l’approbation des pouvoirs publics.

Ce programme comportait essentiellement :
1° Le choix d’un emplacement;

2.° L’étude des dispositions à adopter et la rédaction d’un avant-projet devant servir de base au concours à ouvrir ultérieurement pour les constructions;

3° L’examen de l’opportunité de la constitution d’un capital de garantie et de l’importance qu’il convenait de réserver, dans cette entreprise, à l’action gouvernementale et à l’action privée.
Ce sont ces points que nous allons maintenant examiner.

II — Choix d’un emplacement. —

La Commission d’études s’était à cet égard trouvée en présence d’une série de propositions
complexes.

La liste dressée par le ministère du Commerce comprenait douze emplacements principaux offrant chacun des avantages différents : 1° Courbevoie; 2° Vincennes; 3° Saint-Ouen; 4° Levallois-
Perret; 5° Aubervilliers ; 6° Bagatelle; 7° Pré-Catelan; 8° La Muette; 9° Champ de Mars et Grenelle; 10° Palais de l’Industrie et Champ de Mars; 11° Jardin des Tuileries; 12° Issy.

Mais le choix put être immédiatement circonscrit par suite de La question préalable qui fut posée au début des délibérations de la Commission : L’Exposition de 1889 devra-t-elle être placée clans
l’enceinte ou hors de Paris?

Au point de vue de la population parisienne, il n’y avait pas d’hésitation possible.

Organiser une exposition hors Paris, disait Viollet-le-Duc en 1878, c’est rendre la visite de ce qu’elle renferme longue et onéreuse, c’est priver une partie de la population des visites fréquentes qu’elle pourrait y faire. Nous ne devons pas oublier, ajoutait l’éminent rapporteur delà Commission de 1878, que si les Expositions universelles attirent un grand nombre d’oisifs, de curieux, d’étrangers riches et qui peuvent disposer de leur temps, elles sont chez nous très populaires, deviennent un précieux sujet d’études; que nos artisans, nos ouvriers doivent pouvoir les visiter longuement et fréquemment, sans perdre un temps utile en longues courses, et sans être obligés de dépenser beaucoup.

PRÉLIMINAIRES DE L’EXPOSITION.

A Paris, une Exposition produit à ce point de vue un changement sensible clans l’existence des travailleurs. Le mal eût été infiniment plus grave dans une population d’importance relative-
ment faible.

Ces raisons déterminèrent la Commission. Malgré le caractère séduisant de certains projets, et notamment de celui de Courbevoie, qui terminait la belle perspective de l’avenue de la Grande-Armée par un monument dédié à la Paix, il fut décidé que, comme en 1878 l’Exposition aurait lieu dans l’intérieur de Paris.

Cette première résolution en amenait presque nécessairement une seconde, la désignation du Champ de Mars, avec des annexes plus ou moins considérables. En effet, le jardin des Tuileries manquait d’étendue; quant à l’emplacement de Grenelle, il supposait l’expropriation de toute la zone comprise entre le quai de Grenelle, le boulevard de Grenelle et l’avenue de La Motte-Piquét.

Restait donc le Champ de Mars, c’est-à-dire : 1° Sur la rive gauche, le Champ de Mars proprement dit, le quai d’Orsay et les bas ports entre l’avenue de La Bourdonnais et le ministère des Affaires étrangères, y compris l’esplanade des Invalides; 2° Sur la rive droite, le Trocadéro relié par le pont d’Iéna, les Champs-Elysées depuis l’avenue d’An tin jusqu’à l’avenue qui limite le Palais de l’Industrie du côté de la place de la Concorde, y compris le Palais de l’Industrie. Ces dernières surfaces devaient se rattacher à la rive gauche par un pont doublant celui des Invalides.

Dans la pensée de la Commission, et ainsi que l’avait demandé le Conseil municipal, les concours et expériences agricoles exigeant un grand développement devaient avoir lieu à Yincennes.

La surface utilisable, pour la partie seule désignée à l’intérieur de Paris, était beaucoup plus
importante que celle qui avait été affectée aux Expositions de 1867 et de 1878. L’Exposition de 1889 occupait donc une surface supérieure de 270737 mètres, soit de 39 % à celle de 1867, et de 213037 mètres, soit de 28%, à celle de 1878.

IV. — Conditions auxquelles le Champ de Mars a été mis à la disposition de l’Exposition.

Les décisions de la Commission consultative devaient, en ce qui concernait le choix d’un emplacement, être ratifiées par le ministre du Commerce, et recevoir plus tard une exécution presque complète.

L autorité militaire avait consenti à l’occupation du Champ de Mars, mais à la condition qu’un champ de manoeuvres pour la cavalerie lui serait attribué. Elle songea tout naturellement à demander le champ d’entraînement de Bagatelle, qui lui avait déjà été prêté en 1878. Un accord intervint à ce sujet avec la Yille de Paris, et l’emplacement fut accordé sous les réserves suivantes :

1° Pendant toute la durée de l’occupation, l’État paierait à la Yille de Paris, pour les dégradations résultant du passage des troupes sur les routes du Bois de Boulogne, une indemnité de 8 000 francs par semestre (l’Exposition paya de ce chef 48 000 francs à la Yille de Paris).

2° Lorsque l’occupation aurait pris fin, les frais de remise en état du champ d’entraînement seraient supportés par l’Etat.

A ces conditions, imposées par la Ville de Paris, vint s’en ajouter une autre réclamée par le ministère de la Guerre au ministère du Commerce, à savoir que les installations provisoires nécessaires pour compléter l’organisation du champ de manoeuvres seraient exécutées aux frais de l’Exposition.

Projet et tour pour l'exposition universelle de Paris 1889

Projet et tour pour l’exposition universelle de Paris 1889

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Source :

Titre : Exposition universelle internationale de 1889 à Paris. Monographie. Palais, jardins, constructions diverses, installations générales, par A. Alphand,… avec le concours de M. Georges Berger,… Publication achevée sous la direction de M. Alfred Picard,… accompagnée d’un atlas de 219 planches. Tome 1

Auteur : Berger, Georges (1834-1910)

Auteur : Alphand, Adolphe (1817-1891)

Éditeur : J. Rothschild (Paris)

Date d’édition : 1892-1895

Contributeur : Exposition internationale (1889 ; Paris). Éditeur scientifique

Sujet : Paris, Exposition, 1889

Type : monographie imprimée

Langue : Français

Format : 2 tomes en 1 vol. gr. in-8°

Exposition universelle de Paris, 1878

Présentation de l’Exposition universelle de Paris (1878) en chanson

L’EXPOSITION UNIVERSELLE DE 1878
Par BALLANDE-FOUGEDOIRE.

Thiers, mars 1877

AIR : Toute l’Europe est sous les armes.

La France vient d’être éprouvée
Vendue par ses meilleurs amis,
Son industrie est approuvée
Même par ses plus ennemis.
Malgré ces terribles épreuves
Rien n’appauvrit sa position.
Nous allons en donner des preuves
Dans notre grande exposition, (bis).

REFRAIN

Paris la grande capitale.
Riche berceau de l’industrie,
Tu fais l’espoir de la Patrie,
Ecoute-moi bien, je l’en prie,
Paris, la cité sans rivale
Le monde en convient aujourd’hui, oui.

Nous allons voir l’année prochaine,
Ces couplets sont faits à propos,
Transformer les bords de la Seine,
En des immenses entrepôts ;
C’est une Exposition nouvelle
Le paysan, l’artiste, l’ouvrier,
Dans cette occasion solennelle.
Chacun veut passer le premier (bis)

Paris, etc..

Toutes les grandes industries
Préparent leurs échantillons,
La France avec ses colonies
Vient de voter deux cents millions ;
On ne parle plus politique.
Dans tous les meilleurs ateliers
Chaque directeur de fabrique
À l’oeil ouvert sur ses ouvriers, (bis)

Paris, etc..

De toutes les parties du monde
Tous les peuples les plus actifs,
Depuis Arcangel à Golconde,
Chacun fait ses préparatifs,
Pour visiter la Capitale.
Partout ça n’est qu’un parti pris,
L’un fait son sac, l’autre sa malle
Et prend le chemin de Paris, (bis)

Paris, etc..

Rien loin de se faire la guerre,
Chacun donne preuve d’esprit,
Tous les fabricants de la terre
Tournent leurs regards sur Paris.
Chacun en comprend l’importance,
Tout le monde sans exception
Se prépare à venir en France,
Prendre part â l’exposition. (bis).

Paris, etc..

Nous savons que l’industrie gagne
Dans toutes les expositions ;
Nous ignorons si l’Allemagne
Partagera nos intentions,
Qu’ils viennent donc avec confiance,
Du reste ils s’en sont aperçut,
Ils savent que chez nous, en France,
Les étrangers sont bien reçus, (bis).

Paris, etc..

Tous leurs produits comme les autres,
Seront sous notre protection.
Ils seront à cota des nôtres,
Nous leurs porterons attention ;
Nous n’aurons pas la platitude
De mettre leurs biens en danger,
Nous aurons comme d’habitude
Tout égard pour les étrangers, (bis):

Paris, etc.

Les peuples n’ont plus besoins d’armes,
Les hommes n’ont qu’un seul parti.
Vous avez fait verser des larmes,
Tyrans, vôtre règne est fini
On vous le dit, sauvez vous vite,
Vous êtes de mauvaise foi ;
Nous voulons respecter ensuite,
Ceux qui représentent la loi. (bis)

Paris, etc…

Ne fabriquons plus de mitraille,
Travaillons tous pour l’industrie
Mais ne livrons plus de bataille,
Supprimons cette barbarie,
N’ayons plus l’esprit de conquêtes,
Ça donne des mauvais renoms,
Ne forgeons plus de baïonnettes
Et ne fondons plus de canons, (bis).

Paris, etc.

Sauvez-vous, rendez-vous bien compte,
Je vous le répète aujourd’hui,
Vous mangez, vous n’avez pas honte,
Vous n’avez jamais rien produit.
Vous le savez, j’aime la France,
Je ne pense pas comme vous ;
Si la vérité vous offense,
Allez vivre à cent lieues de nous, (bis)

Paris, etc.

Suivons les lois de la nature,
Dieu nous créa pour être heureux,
Travaillons pour l’agriculture,
Nous ne serons pas malheureux ,
Travaillons pour les Républiques
Tout le monde nous aimera.
Faisons du drap des mécaniques
Et le bon Dieu nous bénira (bis).


Paris, etc.

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photo credit: phonogalerie.com

 

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Source :

Titre : L’Exposition universelle de 1878, par Ballande-Fougedoire

Auteur : Ballande-Fougedoire, Pierre

Éditeur : impr. de Grandsaigne (Thiers)

Date d’édition : 1877

Type : monographie imprimée

Langue : Français

Format : In-fol. plano

BNF

L’exposition universelle de Paris, 1855 présentée par le prince Napoléon

Exposition Universelle de Paris, 1855

RAPPORT

sur

L’EXPOSITION UNIVERSELLE DE 1855,

INTRODUCTION,

Sire,

Je viens mettre sous vos yeux le Rapport général sur L’exposition universelle de 1855, et compléter ainsi la mission que vous m’avez donnée.

Les détails dans lesquels je vais entrer sont arides, mais ils ont leur utilité; j’ai cru d’ailleurs qu’il ne m’était permis de rien omettre dans l’exposé des travaux de la Commission impériale.

Votre Majesté reconnaîtra qu’il a fallu surmonter bien des difficultés pour que cette œuvre, entreprise et réalisée au milieu des préoccupations les plus graves, prît rang parmi les faits mémorables de notre époque. Mon premier devoir est de remercier les hommes de talent qui m’ont secondé avec tant de dévouement. Je me suis appliqué à rassembler dans ce Rapport les enseignements qu’on peut puiser dans les expositions passées, et que j’ai considérés comme les plus propres à indiquer la marche à suivre dans les expositions futures.

Les expositions universelles sont une nécessité de notre temps. Sans porter atteinte aux nationalités, éléments essentiels de l’organisation humaine, elles fortifient les généreuses influences qui convient tous les peuples à l’harmonie des sentiments et des intérêts. L’observation qui m’a frappé tout d’abord, c’est que de ces grands concours jaillit une fois de plus la preuve que les sociétés modernes doivent marcher vers la liberté. En examinant la provenance et l’origine des richesses étalées sous nos yeux, j’ai pu constater que la supériorité industrielle d’une nation dépend par-dessus tout de sa moralité et de son esprit d’initiative individuel.

Vue du Palais de l'Exposition universelle de 1855

Vue du Palais de l'Exposition universelle de 1855

Je tiens à revendiquer pour la France la première idée d’une Exposition universelle. Dès 1849, la proposition en avait été faite dans nos assemblées législatives. Si l’Angleterre nous a précédés dans l’application, il faut l’attribuer aux événements politiques, à certains intérêts trop faciles à effrayer, et aussi à la différence du génie des deux nations, l’une plus prompte à concevoir, l’autre à réaliser. Mais le succès de l’Exposition universelle de Londres excita notre émulation. A peine les portes du Palais de Cristal étaient-elles closes que de toutes parts on se mit à réclamer pour Paris l’honneur d’un semblable concours.

Votre Majesté voulut satisfaire à ce vœu de l’opinion publique.

Le 8 mars 1853, une Exposition universelle des produits de l’Industrie fut décrétée; elle devait s’ouvrir le Ier mai et se fermer le 3o septembre 1855.

Si la France se laisse trop souvent devancer dans la réalisation des idées que son génie fait éclore, elle leur donne, quand elle les applique, un caractère particulier qui les élève et les grandit. C’est ce que Votre Majesté a prouvé, quand, à l’Exposition universelle des produits industriels, Elle a joint une Exposition universelle des Beaux-Arts. Le décret qui institue cette Exposition est du 22 juin 1853. Il est précédé de considérants remarquables qui en font ressortir l’esprit,

La direction des expositions nationales est confiée habituellement à l’administration de l’agriculture et du commerce, et à celle des Beaux-Arts. Dans une circonstance aussi importante, et en présence des questions nouvelles qui allaient se présenter, Votre Majesté crut devoir, ainsi que cela avait eu lieu à Londres, nommer une Commission spéciale, que je fus appelé à l’honneur de présider.

Le décret qui institue la Commission impériale est daté du 2 h décembre 18 5 3 ; il la divise en deux sections : la section des Beaux-Arts et la section de l’Agriculture et de l’Industrie.

Sont nommés membres de la section des Beaux-Arts :

  • MM. Baroche, président du Conseil d’état;
  • E. Delacroix, peintre, membre de la Commission municipale et départementale de la Seine;
  • Henriquel-Dupont, membre de l’Institut;
  • Ingres, membre de l’Institut;
  • Mérimée, sénateur, membre de l’Institut;
  • Comte de Morny, député au Corps législatif, membre du conseil supérieur du commerce, de l’agriculture et de l’industrie;
  • Prince de la Moskowa, sénateur;
  • Duc de Mouchy, sénateur, membre du conseil supérieur du commerce, de l’agriculture et de l’industrie;
  • Marquis de Pastoret, sénateur, membre de l’Institut ;
  • MM. De Saulcy, membre de l’Institut, conservateur du Musée d’artillerie; Sïmart, membre de l’Institut;
  • Visconti, membre de l’Institut, architecte de l’Empereur.

Sont nommés membres de la section de l’Agriculture et de l’Industrie :

  • MM. Elie de Beaumont, sénateur, membre de l’Institut;
  • Billault, président du Corps législatif;
  • Blanqui, membre de l’Institut, directeur de l’École supérieure du commerce;
  • Michel Chevalier, conseiller d’Etat, membre de l’Ins­titut ;
  • J. Dollfus, manufacturier;
  • Arlès-Dufour, membre de la chambre de commerce de Lyon;
  • Dumas, sénateur, membre de l’Institut;
  • Baron Charles Dupin, sénateur, membre de l’Institut;
  • Comte de Gasparin, membre de l’Institut;
  • Gréteriis, conseiller d’Etat, directeur général des douanes et des contributions indirectes;
  • Heurtier, conseiller d’Etat, directeur général de l’Agriculture et du Commerce ;
  • Legeistil, président de la chambre de commerce de Paris ;
  • MM. Le Play, ingénieur en chef des mines;
  • Comte de Lesseps, directeur des consulats et des affaires commerciales au ministère des affaires étrangères ;
  • Mimerel, sénateur;
  • Général Morin, membre de l’Institut, directeur du Conservatoire impérial des arts et métiers;
  • Emile PEreire, président du conseil d’administration du chemin de fer du Midi;
  • Général Poncelet, membre de l’Institut;
  • Regnault, membre de l’Institut, administrateur de la Manufacture impériale de Sèvres;
  • SAllandrouzi:, manufacturier, député au Corps légis­latif;
  • Schneider, vice-président du Corps législatif, membre du conseil supérieur du commerce, de l’agriculture et de l’industrie;
  • Baron Achille Seillière; Seydoux, député au Corps législatif; Troplong, président du Sénat, premier président de la Cour de cassation, membre de l’Institut; Maréchal comte Vaillant, grand maréchal du Palais, sénateur, membre de l’Institut.

En cas d’absence de ma part, la Commission générale devait être présidée par le ministre d’État ou par le ministre de l’agriculture, du commerce et des travaux publics.

En cas de réunion distincte des sections, celle de l’Industrie devait être présidée par le ministre de l’agriculture, du commerce et des travaux publics; celle des Beaux-Arts, par le ministre d’Etat.

Par un décret du 6 avril 1854, l’ambassadeur d’Angleterre fut nommé membre de la Commission impériale, comme notre représentant à Londres l’avait été de la commission anglaise en 1851.

La tâche dévolue à la Commission impériale était considérable : il fallait pourvoir à ce que l’appel de la France rencontrât partout un écho sympathique ; terminer, approprier et compléter les bâtiments nécessaires à l’Exposition ; faciliter aux artistes et aux industriels les moyens de nous faire parvenir leurs œuvres ou leurs produits; simplifier une foule de difficultés soulevées par notre législation et nos règlements administratifs ; tracer pour un fait exceptionnel tout un ensemble de règles exceptionnelles; organiser de vastes services dont les premiers éléments n’existaient pas; choisir un personnel pour une administration nouvelle , sans traditions ou avec des précédents qu’il était essentiel de modifier; veiller aux travaux et aux opérations du jury; distribuer les récompenses de façon à honorer tous les mérites et à ne froisser aucune juste susceptibilité; faire enfin grandement les honneurs de la France à tous les peuples du globe, dont Paris serait pendant six mois le rendez-vous.

L’ensemble des travaux de la Commission impériale embrasse une période de plus de deux années. Ma présidence effective n’a duré que quatre mois en 1854 et les dix derniers mois de 18 5 5. Votre Majesté m’ayant appelé à l’honneur de servir la France, en commandant une division de l’armée d’Orient, j’ai été absent du Ier avril 1854 au Ier février i 855. Ce qui a été fait dans cet intervalle échappe, par conséquent, à ma responsabilité. C’est pendant ce temps que surgissait la question si grave des bâtiments; je l’ai trouvée engagée à mon retour.

Je m’empresse de reconnaître que les plus louables efforts ont été faits par la Commission impériale pour tirer parti d’une situation difficile. Mais, en me plaçant à la tète de l’Exposition universelle, Votre Majesté na pas voulu seulement m’accorder une marque de confiance, Elle a prétendu me fournir la possibilité d’être utile à la France, et je tiens à marquer nettement dans quelles limites il m’a été donné de remplir mon mandat.

Le compte rendu que je présente à Votre Majesté doit être la représentation fidèle du développement de l’Exposition universelle; il doit la prendre à son origine, décrire toutes ses transformations, la suivre dans ses progrès successifs, pour la conduire jusqu’au moment où elle cesse, et indiquer enfin les conséquences qui en résultent et les enseignements qu’elle a laissés après elle. Ces considérations m’ont conduit à diviser ce travail en cinq parties correspondant aux périodes que je viens d’indiquer.

La première partie, que j’appelle de Constitution et d’Organisation, comprend la discussion des règlements, l’établissement de l’administration, l’organisation des comités français et étrangers et du jury international; en un mot, tout ce qui concerne la législation et la préparation de l’Exposition universelle.

La seconde partie, celle de l’installation, comprend les travaux relatifs à la question des bâtiments, à la répartition de l’espace, à l’installation et à l’arrangement des œuvres d’art et des produits, aux mesures d’ordre et de surveillance, en général à tout ce qui touche à l’aménagement.

La troisième partie comprend les travaux relatifs à f Appréciation et aux Récompenses, c’est-à-dire les opérations du Jury international, les expériences et études, les décisions relatives aux récompenses.

La quatrième partie, qui est la Liquidation, renferme tous les travaux destinés à clore l’Exposition universelle.

J’ai, enfin, complété mon travail par des observations que l’expérience m’a suggérées et qui peuvent servit’ d’enseignement pour les Expositions futures. Ce sont des considérations générales, dont quelques-unes touchent aux questions les plus délicates de l’économie des sociétés ; je les ai groupées dans la cinquième et dernière partie, qui forme la Conclusion de ce Rapport.

Veuillez agréer, Sire, l’hommage du profond et respectueux attachement avec lequel je suis,

De Votre Majesté,

Le très-dévoué cousin.

NAPOLÉON.

Souce CNAM

Publicité pour une curieuse assurance durant le siège de Paris (1870-1871) !

Une publicité pour une assurance lors du siège de Paris (1870-1871)

Association Mutuelle

DES

RISQUES DU SIEGE DE PARIS

AUTORISÉE PAR DÉCRET

DU GOUVERNEMENT DE LA DÉFENSE NATIONALE

En date du 15 Septembre 1870.

Une publicité curieuse pendant le siège de Paris (1870-1871)


Paris, le 7 Octobre 4870.

MONSIEUR,

Je crois de votre intérêt d’appeler votre attention sur les services que peut rendre l’Association Mutuelle des Risques du Siége de Paris, fondée en vertu d’un décret en date du 15 Septembre 1870.

Les Compagnies d’assurances contre l’incendie ne remboursant pas les sinistres causés par les faits de guerre, c’est pour combler cette lacune que l’Association a été fondée.

Dans la première zone comprise, en dedans des boulevards intérieurs, on paie comptant cinquante centimes pour une assurance de mille francs.

Dans la deuxième zone (entre les boulevards intérieurs et les anciens boulevards extérieurs), on paie comptant un franc pour une assurance de mille francs.

Dans la troisième zone (territoire annexé), on paie comptant un franc cinquante centimes pour une assurance de mille francs.

Même en cas de graves sinistres, la cotisation ne peut jamais excéder 1 pour cent dans la première zone, 2 pour cent dans la deuxième zone, et 3 pour cent dans la troisième zone.

Au cas où il n’y aurait pas de bombardement, l’Administration étant absolument gratuite, il n’y aurait à prélever que les frais déboursés, et la presque totalité du versement serait restituée.

L’Association garantit à ce jour (7 Octobre), 250 millions de valeurs divisées en 3,000 risques répartis presque également dans chacune des trois zones.

Les fonds versés sont déposés à la Banque de France, au Crédit Foncier et au Comptoir d’Escompte.

Veuillez agréer, Monsieur, l’assurance de mes sentiments distingués,

LE DIRECTEUR,

Amédée THOURET.

La publicité sous la Restauration en France (1814-1830)

César Birotteau fait campagne publicitaire

pour la”DOUBLE PATE DES SULTANES ET EAU

CARMINATIVE”

honore-de-balzac

Poursuivant notre étude des textes des grands auteurs présentant tel ou tel aspect du commerce ou de la publicité il ne nous était pas possible d’ignorer BALZAC qui décrivit dans plusieurs de ses romans tel ou tel aspect de la France commerciale et industrielle de la première moitié du XIXe siècle.

L’extrait qui suit provient du roman : HISTOIRE DE LA GRANDEUR ET DE LA DÉCADENCE DE CÉSAR BIROTTEAU. On notera que les préoccupations de César Biroteau en matière de publicité comme dans le domaine de la lutte contre la contrefaçon sont très contemporaines.

” Birotteau appela ce cosmétique la Double Pâte des Sultanes. Afin de compléter l’oeuvre, il appliqua le procédé de la pâte pour les mains à une eau pour le teint qu’il nomma l’Eau Carminative. Il imita dans sa partie le système du Petit-Matelot, il déploya, le premier d’entre les parfumeurs, ce luxe d’affiches, d’annonces et de moyens de publication que l’on nomme peut-être injustement charlatanisme. La Pâte des Sultanes et l’Eau Carminative se produisirent dans l’univers galant et commercial par des affiches coloriées, en tête desquelles étaient ces mots : Approuvées par l’Institut ! Cette formule, employée pour la première fois, eut un effet magique. Non-seulement la France, mais le continent fut pavoisé d’affiches jaunes, rouges, bleues, par le souverain de la Reine des Roses qui tenait, fournissait et fabriquait, à des prix modérés, tout ce qui concernait sa partie. A une époque où l’on ne parlait que de l’Orient, nommer un cosmétique quelconque Pâte des Sultanes, en devinant la magie exercée par ces mots dans un pays où tout homme tient autant à être sultan que la femme à devenir sultane, était une inspiration qui pouvait venir à un homme ordinaire comme à un homme d’esprit ; mais le public jugeant toujours les résultats, Birotteau passa d’autant plus pour un homme supérieur, commercialement parlant, qu’il rédigea lui-même un prospectus dont la ridicule phraséologie fut un élément de succès : en France, on ne rit que des choses et des hommes dont on s’occupe, et personne ne s’occupe de ce qui ne réussit point. Quoique Birotteau n’eût pas joué sa bêtise, on lui donna le talent de savoir faire la bête à propos. Il s’est retrouvé, non sans peine, un exemplaire de ce prospectus dans la maison Popinot et compagnie, droguistes, rue des Lombards. Cette pièce curieuse est au nombre de celles que, dans un cercle plus élevé, les historiens intitulent pièces justificatives. La voici donc :

DOUBLE PATE DES SULTANES ET EAU CARMINATIVE
DE CESAR BIROTTEAU,
DECOUVERTE MERVEILLEUSE
APPROUVEE PAR L’INSTITUT DE  FRANCE.

Depuis long-temps une pâte pour les mains et une eau pour le visage, donnant un résultat supérieur à celui obtenu par l’Eau de Cologne dans l’oeuvre de la toilette, étaient généralement désirées par les deux sexes en Europe. Après avoir consacré de longues veilles à l’étude du derme et de l’épiderme chez les deux sexes, qui, l’un comme l’autre, attachent avec raison le plus grand prix à la douceur, à la souplesse, au brillant, au velouté de la peau, le sieur Birotteau, parfumeur avantageusement connu dans la capitale et à l’étranger, a découvert une Pâte et une Eau à juste titre nommées, dès leur apparition, merveilleuses par les élégants et par les élégantes de Paris. En effet, cette Pâte et cette Eau possèdent d’étonnantes propriétés pour agir sur la peau, sans la rider prématurément, effet immanquable des drogues employées inconsidérément jusqu’à ce jour et inventées par d’ignorantes cupidités. Cette découverte repose sur la division des tempéraments qui se rangent en deux grandes classes indiquées par la couleur de la Pâte et de l’Eau, lesquelles sont roses pour le derme et l’épiderme des personnes de constitution lymphatique, et blanches pour ceux des personnes qui jouissent d’un tempérament sanguin. Cette Pâte est nommée Pâte des Sultanes, parce que cette découverte avait déjà été faite pour le sérail par un médecin arabe. Elle a été approuvée par l’Institut sur le rapport de notre illustre chimiste VAUQUELIN, ainsi que l’Eau établie sur les principes qui ont dicté la composition de la Pâte.

Cette précieuse Pâte, qui exhale les plus doux parfums, fait donc disparaître les taches de rousseur les plus rebelles, blanchit les épidermes les plus récalcitrants, et dissipe les sueurs de la main dont se plaignent les femmes non moins que les hommes.

L’Eau carminative enlève ces légers boutons qui, dans certains moments, surviennent inopinément aux femmes, et contrarient leurs projets pour le bal, elle rafraîchit et ravive les couleurs en ouvrant ou fermant les pores selon les exigences du tempérament ; elle est si connue déjà pour arrêter les outrages du temps que beaucoup de dames l’ont, par reconnaissance, nommée L’AMIE DE LA BEAUTE.  L’eau de Cologne est purement et simplement un parfum banal sans efficacité spéciale, tandis que la Double Pâte des Sultanes et l’Eau Carminative sont deux compositions opérantes, d’une puissance motrice agissant sans danger sur les qualités internes et les secondant ; leurs odeurs essentiellement balsamiques et d’un esprit divertissant réjouissent le coeur et le cerveau admirablement, charment les idées et les réveillent ; elles sont aussi étonnantes par leur mérite que par leur simplicité ; enfin, c’est un attrait de plus offert aux femmes, et un moyen de séduction que les hommes peuvent acquérir.

L’usage journalier de l’Eau dissipe les cuissons occasionnées par le feu du rasoir ; elle préserve également les lèvres de la gerçure et les maintient rouges ; elle efface naturellement à la longue les taches de rousseur et finit par redonner du ton aux chairs. Ces effets annoncent toujours en l’homme un équilibre parfait entre les humeurs, ce qui tend à délivrer les personnes sujettes à la migraine de cette horrible maladie. Enfin, l’Eau Carminative, qui peut être employée par les femmes dans toutes leurs toilettes, prévient les affections cutanées en ne gênant pas la transpiration des tissus, tout en leur communiquant un velouté persistant.

S’adresser, franc de port, à monsieur CESAR BIROTTEAU, successeur de Ragon, ancien parfumeur de la reineMarie-Antoinette, à la Reine des Roses, rue Saint-Honoré à Paris, près la place Vendôme. Le prix du pain de Pâte est de trois livres, et celui de la bouteille est de six livres.
Monsieur César Birotteau, pour éviter toutes les contrefaçons, prévient le public que la Pâte est enveloppée d’un papier portant sa signature, et que les bouteilles ont un cachet incrusté dans le verre.”

HISTOIRE DE LA GRANDEUR ET DE LA DECADENCE DE CESAR BIROTTEAU
(Volume 10) Études de moeurs. Scènes de la vie parisienne. Balzac. La Condition humaine. Edition critique en ligne.
Source : La publication en mode texte de la première édition de La Comédie humaine (dite édition Furne, 1842-1855), paginée et encodée, est le fruit d’un partenariat entre le Groupe International de Recherches Balzaciennes, la Maison de Balzac (musée de la Ville de Paris) et le groupe ARTFL de l’Université de Chicago.