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Le communiqué de presse

Outil de communication : le communiqué de presse

Un communiqué de presse est un document relativement court envoyé aux journalistes dans le but de les informer d’un évènement au sein d’une entreprise. Il a pour but d’attirer les journalistes en les incitant à écrire un article sur l’évènement.
Ecrire un tel document obéit cependant à des objectifs précis et des exigences rigoureuses.

La forme du communiqué de presse

Un bon communiqué de presse doit faire 1 à 2 pages maximum. Il comporte le nom de la société et la date de publication.
Suit le titre du communiqué, rédigé en une seule phrase courte et la plus accrocheuse possible.
Vient ensuite l’accroche qui résume en une ou deux phrases tout le contenu du communiqué.
Le corps du texte met en valeur tous les éléments en respectant une hiérarchie des idées, de la plus importante à la moins importante.
Il est important d’éviter tout anonymat, autant au sujet de l’émetteur qu’au sujet du destinataire. Le communiqué sera ainsi transmis directement au bon journaliste qui saura directement à qui s’adresser.
Enfin, la présentation du communiqué peut revêtir une certaine importance, même s’il est évident que c’est l’intérêt de l’information qui prime. Parmi tous les communiqués de presse reçus, celui qui se distingue par la couleur du papier, le format ou la mise en page du texte a plus de chances d’être remarqué, donc lu et exploité.

Les exigences rédactionnelles du communiqué de presse

Il ne suffit pas de bien rédiger pour écrire un bon communiqué de presse. Cet outil s’adresse à des journalistes qui ont un style rédactionnel particulier destiné à un certain lectorat et par conséquent il convient de s’adapter à ce style.
Le communiqué de presse répond donc à plusieurs exigences :

– Il doit constituer une véritable information et doit se détacher de tout caractère commercial. L’essentiel de l’information doit être
situé dans les dix premières lignes
– Il doit présenter un réel caractère d’actualité
– Il doit être relativement bref, concis et bien structuré
– Il doit comporter un titre, un chapeau, un développement et une conclusion
– Il ne doit comporter aucune faute d’orthographe ou de syntaxe et la ponctuation doit être utilisée à bon escient. Le communiqué de presse reflète l’image de la société, soignez-le.

Enfin, pour finir, le vocabulaire doit être précis et compréhensible par tous.

 communiqué de presse

La réclame en 1857

Spécimen d’une feuille de réclame parue en 1857

La feuille de publicité "la Réclame"

La feuille de publicité "la Réclame"

Vous trouverez ci-dessous la transcription d’un prospectus de feuille de publicité parue en 1857 proposant ses services pour la diffusion de réclames et publicités. Le modèle ancien des “journaux gratuits” ?


“LA RECLAME

LOCOMOTIVE DU COMMERCE ET DE L’INDUSTRIE

PROGRAMME DES THEATRES, LITTERATURE, CHRONIQUE, ANECDOTES, COMMERCE, INDUSTRIE, ARTS ET SCIENCES

La RÉCLAME, cette déesse dispensatrice de a fortune, reine absolue devant laquelle s’inclinent les entreprises les plus vastes, divinité à laquelle nos autocrates financiers doivent leurs millions, nos plus illustres génies leur gloire, la grande majorité des négociants et industriels de tout ordre leur fortune et leur prospérité, n’a pourtant jusqu’à ce jour été accessible qu’au plus petit nombre, par la raison toute simple qu’il fallait la payer au poids de l’or, c’est-à-dire 5 et 6 fr. la ligne.

Il est vrai qu’à ce prix, elle se déguisait à la troisième page de nos grands journaux sous le voile de l’anonyme; il est vrai que la transparence de ce voile l’a mise au rang du charlatanisme, et qu’aujourd’hui elle est reconnue partout comme une affreuse blague à laquelle nul ne croit à cause de son déguisement. Et pourtant, la Réclame est, plus que jamais, nous ne dirons pas nécessaire, mais indispensable à tout industriel, commissionnaire, marchand ou producteur de toute nature, mais à une seule condition, c’est qu’elle se produise au grand jour. Le règne de Loyola est fini; ce qu’il faut au public, c’est la vérité en face, évidente pour tous. De même que les vieilles boutiques noires et enfumées de la rue Saint-Denis ont fait place aux magasins les plus riches et les plus élégants, la Réclame et la publicité en général, pour être bonnes et fructueuses, doivent être claires, nettes et sincères; en un mot, le public veut que le marchand ou le producteur lui dise : Je vous offre tel article, tel produit à tel prix; venez voir et vous assurer par vous-même.

annonce 1857

Le public ne veut pas de ces articles où un tiers prône telle ou telle maison à 5 fr. la ligne; tout le monde connaît la ficelle et nul n’y croit; ce qui fait que cette publicité ruineuse ne produit rien.

Voilà les motifs qui nous ont engagés à proclamer là Réclame en créant cette feuille qui, bien que paraissant tous les jours, distribuée dans tous les cafés et tous les théâtres, avec le programme et de bonnes productions littéraires, telles que Romans, Histoires, Chroniques, Anecdotes, Arts, Sciences et Industrie, tirée à plusieurs mille exemplaires, offre par conséquent la plus vaste et la meilleure publicité, et à des conditions de prix telles que nul n’a encore osé le faire, savoir :

Article-réclame : 50 centimes la ligne.

Insertions en tous genres, une fois par mois : 50 centimes la ligne

– 10 fois : 30 –

– 30 fois : 20 –

On ne paie rien d’avance, mais seulement sur justification.”

Source : BNF

publicités en 1857

Affaire de Panama, journaux et “publicité”

Publicité, journaux et politique au moment de l’Affaire de Panama

Le point de vue d’un journaliste boulangiste

Ferdinand de Lesseps en 1873 par le peinter Bonnat

Ferdinand de Lesseps en 1873 par le peintre Bonnat

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Au moment de l’Affaire de Panama, le rôle de la Presse et des « publicités » vantant la société érigeant le premier canal de Panama fut mise en cause. Il nous a paru intéressant de citer ici l’extrait d’un article d’un journaliste de l’Autorité qui s’attache à définir la « publicité » dans les journaux.

Précisons que ce journal « l’Autorité » fut fondé par l’auteur de l’article Paul Granier de Cassagnac (1843-1904), député du Gers (1876, 1879, 1885, 1889, 1898), il incarna le bonapartisme ultra, récusant à la fois la République et le prince Jérôme Bonaparte. Il devint un des chefs du boulangisme et s’opposa à la politique de ralliement préconisée par Léon XIII. Il convient de garder à l’esprit l’orientation de l’auteur de l’article cité ci-dessous.

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.“La publicité dans les journaux.

Chez nous.(le journal “l’Autorité)

À l’occasion des affaires du Panama, on a beaucoup parlé de la publicité par les journaux.

C’est une question intéressante à traiter.

Car, ainsi que le disait un journal républicain radical, le Voltaire : « l‘opinion publique est en train de s’égarer sur le rôle de la presse dans l’affaire de Panama. »

Et le même journal posait très bien la question en ajoutant :

« Des sommes ont été versées aux journaux ; certes mais doit-on les considérer comme des pots-de-vin et faire un crime aux administrateurs d’avoir réalisé des bénéfices par la publicité ? Voudrait donc essayer de la supprimer ? Ce serait peine perdu aujourd’hui.

Le rôle de la publicité, en effet, est maintenant considérable ; il n’est que personne qui n’en soit absolument affolée : aussi bien la mondaine pour son salon littéraire, l’écrivain pour son nouveau roman, l’homme politique pour son récent discours, le pharmacien pour sa nouvelle panacée, le financier, pour son émission ! Tous de se ruer à l’assaut de ses réclames dont les feuilles publiques abondent et qui se retrouve aussi dans les théâtres, sur les murs de la ville, dans les chemins de fer, enfin en tous endroits.

Que dirait-on à la compagnie de l’Ouest, par exemple, d’un conseil d’administration qui refuserait dans les wagons une de ces annonces qui coûtent si cher à un industriel désireux de lancer ses produits. Tête ? Impitoyablement, on lui reprocherait sa négligence, cause d’une large diminution de bénéfice.

Il en est absolument d’eux-mêmes dans un journal ; et, d’autre part, l’on ne peut raisonnablement demander un administrateur de répondre au public de la valeur du produit qu’il recommande. »

Un autre journal républicain, organe de M. le sénateur manié, s’exprime dans le même ordre d’idées :

« Notre quatrième page, à nous autres, c’est notre moyen d’existence. Un journal à des critiques pour l’art, le théâtre et la littérature ; il n’a pas encore pensé à en prendre un pour les annonces et, pour les annonces et il ne garantit pas plus et il ne garantit pas plus la bonté d’une affaire dont il indique les conditions, qu’il ne garantit la lucidité d’un somnambule coulé dixit l’exiguïté de la tâche d’une jeune personne à marier, recourant à sa publicité, qu’il a le droit de vendre le prix qui lui plaît.

La location d’une feuille de papier, attend la ligne, on gage bien moins la conscience d’un directeur de journal que la location de l’éloquence d’un avocat, pour une mauvaise cause, n’engage le défenseur. »

Cela dit, une interrogation se pose à laquelle répondent point les deux journaux républicains que nous venons de citer.

Où commence l’annonce et où finit-elle ?

Jusqu’à quelle limite doit aller la publicité des journaux.

Car nous la mettrons jamais, pour l’honneur des journaux honnêtes, que l’annonce doive tout envahir et que la publicité soit illimitée.

Un journal admirablement placé pour cela, et rédigé par un des écrivains les plus remarquables de notre temps, M. Paul le roi Baulieu, répond de la façon la plus lumineuse aux interrogations que nous avons posées.

L’économiste français dit :

« Personne ne contestera aux journaux le droit de faire payer, même largement, leur publicité, mais à la condition que cette publicité se présente au lecteur avec le caractère manifeste de simples communications venant du dehors et qu’elles n’apparaissent pas comme des conseils que le journal donnerait, de son propre cru, par sa propre inspiration, après réflexion et à la suite d’un examen impartial.

Tout ce qui se dit sur le droit de vendre la publicité d’un journal tomba fou quand il s’agit de sommes absolument disproportionnées avec le prix des annonces, et quand il s’agit d’articles dithyrambiques n’ayant aucunement, pour les lecteurs non-initiés, l’apparence d’un simple prospectus. En confondant ainsi les articles la publicité, il est clair que la presse est en train de perdre toute autorité ; elle ne sera plus considérée que comme un recueil d’informations, dont on doit singulièrement se défier. »

Mr Paul Leroy-Baulieu est tout à fait dans le vrai.

Les journaux ont le droit de faire payer largement leur publicité, suivant l’importance de leur tirage.

Mais un journal qui se respecte n’a pas le droit de faire des articles de publier des articles, en dehors de la quatrième page, consacré aux annonces qui réclament, et en dehors du bulletin financier pour donner des conseils, qu’il sait être mauvais, sur les affaires financières.

Car il ne faut pas confondre les articles et la publicité.

La publicité est que ces, c’est l’affiche, dont on n’est pas responsable. Les articles, c’est le journal, et on n’en est responsable.”

Paul de Cassagnac

Source : Titre : La publicité dans les journaux / [signé : Paul de Cassagnac] Auteur : Cassagnac, Paul de (1842-1904) Éditeur : impr. de P. Dupont (Paris) – Date d’édition : 1893 – Format : 24 p. ; in-18